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7 décembre 2017 4 07 /12 /décembre /2017 16:48

 

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Des goulots d'étranglements
 
 
 

CHRONIQUE / Depuis trois ans, la Chaire en éco-conseil a développé des outils d’analyse systémique de la durabilité (ASD) qui permettent de prendre en considération les Objectifs de développement durable (ODD) du Programme des Nations Unies à l’horizon 2030. Les 17 ODD se présentent comme un plan de travail mondial accompagné de 169 cibles devant permettre à tous les pays du monde de cheminer vers un développement plus durable. Le deuxième objectif vise la sécurité alimentaire.

Un rapport récent, produit par le Royal Institute of International Affairs (https://www.chathamhouse.org/), un groupe britannique de recherche, s’intéresse aux goulots d’étranglement dans le commerce alimentaire mondial et leurs effets sur la sécurité alimentaire dans les prochaines décennies. Cette approche est très intéressante et elle nous permettra d’illustrer ce qu’est l’ASD. 

La sécurité alimentaire consiste à offrir à tous les humains un approvisionnement alimentaire suffisant, de bonne qualité et abordable de telle manière que chacun puisse mener une vie saine et productive. On voit tout de suite les liens avec l’ODD 1 qui vise à éliminer la pauvreté, l’ODD 3 qui traite de santé et l’ODD 4 qui traite de l’éducation. Mais qu’en est-il de l’énergie, de la réduction des inégalités, des infrastructures, de la conservation des écosystèmes terrestres et marins, de la paix, de la justice et du partenariat international qui font aussi partie de la liste? Regardons de plus près.

Le rapport identifie des goulots d’étranglement qui sont essentiellement des routes du commerce international des denrées alimentaires, en particulier des réseaux terrestres, des ports et des routes maritimes permettant d’acheminer les aliments vers les marchés de consommation. Il identifie aussi trois facteurs qui augmentent la vulnérabilité de ces goulots d’étranglement : 1. la dépendance croissante de certains marchés aux exportations, 2. les changements climatiques et 3. les risques de conflits politiques ou armés. Les éléments identifiés comme goulots d’étranglement peuvent devenir non fonctionnels et priver des populations entières d’approvisionnement alimentaire pour des périodes indéterminées, ce qui engendrerait des crises difficiles à gérer. Par exemple, les risques associés aux événements climatiques extrêmes pourraient interrompre l’exportation du soya brésilien vers le reste du monde, soit en raison de mauvaises récoltes, de routes coupées ou d’infrastructures portuaires rendues inopérantes. Certaines routes maritimes sont aussi sujettes à des risques de conflits armés, par exemple le canal de Suez. L’été dernier, des tensions politiques ont stoppé 40% de l’approvisionnement alimentaire du Qatar pendant presque deux mois. Les recommandations des auteurs du rapport interpellent donc différents niveaux de gouvernance pour anticiper les problèmes et mettre en place des actions pour les prévenir. 

Les recommandations sont d’augmenter massivement les investissements dans les infrastructures qui constituent actuellement des goulots d’étranglement pour s’adapter aux changements climatiques et intégrer cette réalité dans les analyses prévisionnelles, renforcer des mécanismes de l’Organisation mondiale du commerce pour éviter les tarifs douaniers ou les tarifs compensatoires. Enfin, le rapport recommande d’organiser mieux la répartition des réserves stratégiques de céréales et de préparer des plans de mesure d’urgence internationaux pour faire face à des crises éventuelles.

Comme on le voit, l’atteinte de la sécurité alimentaire interpelle la majorité des ODD et ne peut se résumer à simplement produire plus d’aliments. La recherche des goulots d’étranglement, des synergies et des antagonismes entre les actions posées pour atteindre l’une ou l’autre des cibles des ODD ici ou ailleurs dans le monde est nécessaire pour mieux comprendre le développement durable. Étudier l’ensemble du système, voilà l’objectif de l’ASD.

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28 novembre 2017 2 28 /11 /novembre /2017 22:53
La structure interne de la Terre
La vie sur Terre? Hasard, pur hasard!
© Sputnik. Alexander Liskin
Sci-tech
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111154415

Rien qu'une série d'aléas. La vie sur notre planète dans ses formes modernes a surgi grâce à plusieurs puissantes éruptions volcaniques qui ont fait fondre la couche de glace planétaire, indique Nature Geoscience.

La vie sur la Terre n'a rien de logique et n'est due qu'à une série de hasards. Ainsi, nous devons notre chance d'exister et d'admirer les merveilles de la nature à plusieurs puissantes éruptions qui ont fait disparaître, il y a environ 570 millions d'années, la couche de glace qui recouvrait notre planète, constate un article publié par la revue britannique Nature Geoscience.

«Pour comprendre l'histoire de la Terre à cette époque, nous avons analysé une énorme quantité de cristaux de zirconium qui se sont formés à des époques géologiques différentes. Nous avons ainsi daté la plus puissante émission de gaz à effet de serre de l'histoire de notre planète. Elle s'est produite à la veille de l'explosion cambrienne [cette époque de diversification soudaine (à l'échelle géologique) des espèces animales, végétales et bactériennes, ndlr], l'événement le plus important de l'évolution de la vie sur Terre», a déclaré Chad Deering, du Département des génies géologique et minier et des sciences à l'Université technologique du Michigan.

Avant l'apparition des premiers microbes et plantes, l'atmosphère de la Terre était composée essentiellement d'azote, de dioxyde de carbone, de méthane et d'autres gaz à effet de serre. L'oxygène n'y fit son apparition qu'il y a environ 2,2 milliards d'années, après la Grande Oxydation, et l'effet de serre diminua. Toutefois, il y a environ 850-600 millions d'années, la température sur notre planète baissa tellement que les océans gelèrent jusqu'à l'Équateur et que la Terre fut entièrement recouverte de glace: c'est l'hypothèse de la Terre boule de neige.

 

De vifs débats opposent toujours les scientifiques au sujet des causes du réchauffement de la Terre. Chad Deering et ses collègues ont établi qu'elle ne brisa ses chaînes de glace que par un pur hasard.

 

Analysant les zircons, que les géologues qualifient de machine à remonter le temps, ils ont étudié les éruptions pour savoir quels étaient les magmas et les gaz rejetés par les volcans au début et à la fin de l'époque Terre boule de neige. En effet, la quantité de gaz à effet de serre dans les émissions des volcans dépend du lieu où se trouvent ceux-ci et des magmas qu'ils rejettent.

Il s'est avéré qu'il y a 570-550 millions d'années, la Terre a commencé à émettre de grandes quantités de magma alcalin qui, se retrouvant à la surface, a déclenché l'émission de dioxyde de carbone, de composés de soufre et de gaz à effet de serre.

 

C'est à ce moment, estime l'équipe, que commença l'explosion cambrienne, cette apparition soudaine d'anatomies entièrement nouvelles préfigurant les grands groupes d'animaux actuels.

 

Selon les chercheurs, une brusque augmentation de l'activité volcanique, il y a 580 millions d'années, a appuyé sur le «détonateur» de cette explosion pour créer la vie moderne sur Terre.

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19 novembre 2017 7 19 /11 /novembre /2017 16:22
Ecoutez Radio Sputnik
      La Terre et la Lune
      Comment la Terre a-t-elle changé en 20 ans? La réponse en une seule vidéo
      CC0 / pixabay
      Sci-tech
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      43225196

      La NASA a présenté une vidéo montrant comment la Terre a changé en 20 ans. Le spot a été réalisé à partir d'images satellites collectées depuis 1997.

      Les employés de la NASA ont créé une vidéo basée sur des images satellites collectées par l'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace depuis 1997. L'objectif: montrer les effets réels des changements climatiques au cours des 20 dernières années.

      «La vie. C'est la seule chose qui, jusqu'à présent, rend la Terre unique parmi les milliers d'autres planètes que nous avons découvertes. Depuis l'automne 1997, les satellites de la NASA observent continuellement et globalement toute la vie végétale à la surface de la terre et de l'océan», a commenté la NASA.

      La vidéo est notamment censée «favoriser la connaissance de notre planète et la recherche de la vie sur d'autres mondes», poursuit l'organisation.

       

      Le clip permet de voir comment la taille des glaciers et celle de la couverture neigeuse ont changé. Ainsi, le fait que l'Arctique devienne de plus en plus vert démontre l'effet du réchauffement climatique. Dans certains endroits des océans, au contraire, la vie meurt et des «creux biologiques» se forment.

       

      L'Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace espère qu'une telle visualisation fera réfléchir les gens sur l'importance de résoudre les problèmes environnementaux.

       
      Lire aussi:
      L'humanité sur le point de découvrir une forme de vie extraterrestre, selon la NASA
       
      L’Arctique serait en danger
       
      La NASA raconte quand elle compte rencontrer des extraterrestres
      Tags:
      image, vidéo, réchauffement climatique, climat, espace, satellite, NASA
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      18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 15:58

      GEO Ado > Actus > Climat : 20 pays renoncent au charbon

      Une centrale à charbon en activité : bientôt une vision du passé ? (© Kodda)
       
      Une centrale à charbon en activité : bientôt une vision du passé ? (© Kodda)
      17 novembre 2017 à 17h12

      Une vingtaine de pays, dont la France, ont annoncé leur volonté de ne plus utiliser cette énergie polluante d'ici 2030. Un effort suffisant pour contrer le réchauffement climatique ?

      Il y a 2 ans, lors de la COP21*, les pays du monde entier s’engageaient à lutter enfin de façon efficace contre le réchauffement climatique. La signature de l’accord de Paris était un évènement historique, qui allait permettre à l’humanité d’échapper au pire des scénarios : une augmentation de plus de 2°C des températures globales de la planète, mettant en péril de très nombreuses espèces et nos propres conditions de vie. Et puis, Donald Trump a été élu président des États-Unis, il a décidé de sortir de l’accord, et l’horizon s’est brutalement assombri. Trump, qui a déclaré à plusieurs reprises ne pas croire au changement climatique, ou à la responsabilité des activités humaines dans le phénomène, veut relancer l’industrie du charbon dans son pays. Or, cette énergie extrêmement polluante est à l’origine d’une grande partie des rejets de CO2 qui aggravent l’effet de serre. Alors, tout espoir est-il perdu ? Non ! Car une vingtaine de pays, à l’initiative du Canada et du Royaume-Uni, viennent d’annoncer lors de la COP23 à Bonn (Allemagne) la création d’une nouvelle alliance visant à fermer toutes leurs centrales au charbon au plus tard en 2030.

      Avancer sans les États-Unis

      Cette initiative, nommée Powering Past Coal Alliance, autrement dit “L’énergie après l’ère du charbon”, a été rejointe entre autres par la France, le Costa Rica, les îles Fidji, le Danemark, les Pays-Bas, la Finlande, l’Italie et la Nouvelle Zélande. La France, en particulier, pourrait fermer ses centrales au charbon en 2021 au plus tard. Évidemment, les États-Unis se sont tenus à l’écart de cette coalition. La représentante américaine à la COP23, Judith Garber, a indiqué que son pays continuerait d’utiliser toutes les sources d’énergie disponibles : nucléaire, éolien, solaire mais aussi les combustibles fossiles comme le charbon. Elle a toutefois annoncé que les États-Unis poursuivraient leurs efforts pour limiter les rejets de CO2, en travaillant notamment sur la capture et le stockage du carbone (technique destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère). Et contrairement à son président et à ses proches conseillers, elle n’a pas remis en question la réalité du changement climatique. Une petite lueur d’espoir ?

      C’est bien, mais ça ne suffira pas

      Hormis l’annonce de cette alliance anti-charbon, la COP23 n’a pas accouché de mesures vraiment spectaculaires. Or, le temps presse, comme l’ont rappelé les 15 000 scientifiques de 184 pays qui ont signé il y a quelques jours un avertissement à l’humanité : selon eux, si nous ne changeons pas rapidement notre mode de vie, nous perdrons toute chance d’éviter la catastrophe. Parmi leurs préconisations : adopter à grande échelle les énergies renouvelables, consommer beaucoup moins de viande (l’élevage cause d’importantes émissions de gaz à effet de serre), mais aussi encourager les habitants des pays en développement à faire moins d’enfants – et limiter à terme l’accroissement de la population de notre planète. Des propositions qui font débat, car tout le monde n’est pas prêt à changer ses habitudes ou à renoncer à certaines libertés, comme décider du nombre d’enfants qu’il veut avoir…

      Et toi, à ton échelle, que serais-tu prêt à changer dans ton mode de vie pour lutter contre le réchauffement climatique ?

      *La 21e conférence des parties (en anglais, Conference Of Parties, d’où “COP”) des Nations unies sur les changements climatiques.

       

       
       
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      17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 20:06
       
      Changements climatiques : 7 défis pour l’humanité

      Une centaine de personnes ont perdu la vie au Vietnam, et la vieille ville de Hội An, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, a été inondée. Photo : Reuters/Nguyen Huy Kham
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      17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 19:12
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      L’avertissement de la Terre boule de neige

      Comment un article scientifique illisible peut-il entrer en résonance avec un dossier politique brûlant ? C’est le cas avec l’article publié par Paul Hoffman et al. dans Science advances la semaine dernière (1). Sujet ? Faire le bilan de trente années de recherches discrètes, patientes, minutieuses et délicates sur un épisode défiant l’imagination du climat de la Terre. Dit « snowballEarth », la Terre-boule-de-neige, il a longtemps suscité d’excitantes controverses dans les laboratoires de géosciences, tant sur son existence que sur les mécanismes qui auraient provoqué son apparition puis sa disparition.

      Imaginez, en effet, une Terre toute blanche. Recouverte de glace d’un pôle à l’autre, sur terres comme sur mer. Durant des dizaines de millions d’années. Et pourtant, la vie survit. Un truc de fou ? En plus, comme diraient les Be-belges : deux fois. Deux fois, entre il y a 717 et 659 millions d’années avant Game of thrones et son hiver qui vient, puis entre 649 et 635 millions d’années.

      Cisaillement dans des couches de glace : Lors d'épisodes "Snowball Earth", des fissures profondes et larges dans les glaciers ont permis de maintenir des échanges entre l'océan et l'atmosphère. © Science Advances

      Cisaillement dans des couches de glace : Lors d’épisodes « Snowball Earth », des fissures profondes et larges dans les glaciers ont permis de maintenir des échanges entre l’océan et l’atmosphère. © Science Advances

      L’idée, lorsqu’elle est avancée par des géologues dénichant des traces de glaciation sur des roches qui, à cette époque, étaient en position tropicale, fait froid dans le dos. Comment la vie a t-elle pu s’en remettre ? OK, à l’époque, la vie n’était pas encore sortie de l’eau, la conquête des continents ne survenant pas avant il y a environ 450 millions d’années. Mais tout de même. Un peu long comme hiver total. Ce qui inclinait les biologistes à se méfier de cette idée folle de géologue.

      La glace renvoie les rayons du Soleil

      Et puis, deux questions, dont l’une est encore plus déroutante que l’autre. Comment la Terre a t-elle pu s’englacer ainsi ? Pire : et comment en est-elle sortie ? L’énergie du Soleil semblant incapable d’un tel exploit, la glace, blanche, renvoyant impitoyablement vers l’espace 90% de ses rayons (c’est l’albédo des planétologues). C’est d’ailleurs plutôt cette deuxième interrogation qui inclinait la plupart des géologues à se méfier de cette idée folle de leurs collègues. Et de grogner en insistant sur le caractère épars des indices de glaciation : aucune trace des fonds d’océans de l’époque, tous disparus dans les profondeurs de la Terre et si peu de roches continentales ayant la bonne volonté de nous léguer un témoignage de l’épisode.

      Or, après trente années de lente maturation, d’allers-et-retours de la connaissance entre découvertes et déceptions, entre théories fulgurantes et repli discrets, des dizaines d’articles  – le graphique ci-contre montre leur abondance dont témoignent les 27 chercheurs de 27 laboratoires co-signataires de l’article de Science advances qui comporte plus de 500 références à des travaux antérieurs -, des thèses, des colloques… les scientifiques ont fini par se convaincre que, oui, la Terre-boule-de-neige avait bien existé. Et même que l’on en comprenait les ressorts essentiels. Tant pour l’entrée dans cet hiver total que pour les mécanismes climatiques qui ont permis à la Terre d’en sortir.

      Encore le gaz carbonique

      C’est là que la réponse cogne avec l’actualité, celle de la COP-23, du dossier climat et de la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre. Car la réponse aux énigmes initiales tient en trois caractères : CO2. Le gaz carbonique, nom savant : dioxyde de carbone.

      C’est sa lente mais irrésistible décroissance dans l’atmosphère qui explique pour l’essentiel l’englacement du globe terrestre. C’est son retour en masse qui explique le mécanisme majeur de la déglaciation.

      Gilles Ramstein, l’un des co-auteurs de l’article, a dirigé plusieurs doctorants et post-doctorants sur le sujet au fil des années dans son Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, LSCE, (2) de Saclay. , en particulier Yannick Donnadieu et Guillaume Le Hir qui sont aussi co-signataires ont ainsi planché sur la modélisation de ces évolutions climatiques, en collaboration avec Yves Godderis (3), qui apportait une contribution décisive sur le cycle du carbone. Il résume l’affaire : «la glaciation résulte de la position des continents, (graphique ci-contre tiré de l’article de Science advances) dont la fragmentation en zone tropicale a boosté l’érosion des roches par les pluies. Une érosion qui a entraîné le CO2 de l’atmosphère vers les océans à travers une série de réactions chimiques avec les silicates ainsi exposés à l’air.»

      Ces trous dans la banquise seraient l’analogue actuel de la couverture non totale des océans tropicaux à l’époque de la Terre boule de neige.

      Et la déglaciation ? C’est «encore le CO2. Car les volcans continuent d’exister. Et émettent dans l’atmosphère, lors des éruptions, de grandes quantités de CO2. Mais comme il n’y a plus de sols exposés, et que les espaces océaniques qui sont quasi englacés n’absorbent plus le CO2 atmosphérique , ce dernier finit par s’accumuler dans l’atmosphère. Au point d’atteindre des valeurs très élevées. Et donc d’enclencher un effet de serre si puissant qu’il va réchauffer la basse atmosphère à des températures lui permettant de dégeler la Terre.»

      L’équipe de Gilles Ramstein a résolu le paradoxe de la sortie de ces grandes glaciations. Au lieu d’une gigantesque déglaciation, les géologues observaient des oscillations glaciaires-interglaciaires. En utilisant des simulations numériques du climat, l’équipe a démontré que lorsque le CO2 approchait lentement du seuil de déglaciation, ce sont des oscillations orbitales rapides et donc les variations de l’énergie solaire reçue qui expliquaient les variations glaciaires-interglaciaires observées avant que la grande débâcle ne se produise.

      La puissance climatique passée de ce gaz à effet de serre entre en résonance avec le dossier climat du 21ème siècle. Et renvoie à leurs études les climatosceptiques qui lancent imprudemment de vigoureuses sentences du type « comment un gaz qui représente une part aussi minime de l’atmosphère peut-il changer le climat de la Terre». Il le peut, le bougre.

      Révolution thermo-industrielle

      Avant la révolution industrielle – « thermo-industrielle » écrivent désormais les historiens de l’Anthropocène – la teneur de l’atmosphère en CO2 frisait les 280 parties par million (ppm). Cette teneur s’est tenue entre 180 ppm et 300 ppm depuis au moins 800 000 ans, nous disent les bulles d’air conservées dans les glaces de l’Antarctique. Au plus bas lors des ères glaciaires, au plus haut lors des interglaciaires. Aujourd’hui, après 150 ans d’usage massif du charbon, puis du pétrole puis du gaz, elle dépasse les 400 ppm. Une hausse fulgurante à l’échelle géologique. Et encore, Dame nature est indulgente avec nous, puisqu’elle a caché dans les océans, les sols et la végétation près de la moitié de ce que nous avons émis.

      Avec une teneur passant aux environ de 800 ppm, la hausse de la température planétaire pourrait atteindre de 4 à 6°C en une centaine d’années, montrent les simulations numériques du climat. L’équivalent de ce que la nature a fait pour sortir de la dernière glaciation, il y a 20 000 ans… sauf que le processus prit, alors, près de 5 000 ans. Ces 800 ppm, il suffit, pour y parvenir, de continuer comme aujourd’hui. C’est à dire d’émettre de plus en plus de gaz à effet de serre, surtout du CO2, responsable des trois quarts du potentiel de réchauffement à 100 ans. Il y a largement de quoi y parvenir avec le pétrole, le gaz et surtout le charbon que l’on peut extraire du sous-sol.

      La stagnation des émissions mondiales, ces trois dernières années, ne s’est pas poursuivie, indiquent les derniers chiffres disponibles, résumés dans le graphique ci-dessous :

      (1) Co-signé par 27 chercheurs et 27 laboratoires impliqués et plus de 500 références à des travaux antérieurs :   Snowball Earth climate dynamics and Cryogenian geology–geobiology.  Science Advances. ISSN 2375-2548 DOI 10.1126/sciadv.1600983.  Ou ici en  pdf .

      (2) LSCE, laboratoire commun au CEA, CNRS, Université Versailles St Quentin, membre de l’Institut Pierre Simon Laplace.

      (3) au Géoscience Environnement Toulouse.

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      17 novembre 2017 5 17 /11 /novembre /2017 16:30
      VIDEO - Pourquoi l’effet de serre nous réchauffe toujours plus ?

      Alors que la COP23 s’achève à Bonn le 17 novembre, l’organisation météorologique mondiale a prévenu fin octobre que la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère était exceptionnellement haute en 2016 et que les températures devraient battre un nouveau record en 2017. Mais comment ces deux phénomènes sont-ils liés ?

      L’effet de serre est un phénomène naturel. Les rayons du soleil touchent la Terre et sont renvoyés vers l’atmosphère. Mais la présence de gaz et de vapeur d’eau dans celle-ci fait barrière. Résultat : ce rayonnement revient réchauffer la planète. Un peu comme dans une serre à légumes !

      Problème : les émissions par l’homme de plusieurs gaz amplifient ce processus, et provoquent une hausse anormale des températures. On parle alors d’effet de serre additionnel.

      Deux gaz en sont principalement responsables : le dioxyde de carbone et le méthane.

      Le dioxyde de carbone représentait plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde en 2014.

      Il provient surtout des activités industrielles et de la combustion d’énergies fossiles, comme les carburants et le chauffage. Dans la nature, ce gaz est émis lors des incendies et des éruptions volcaniques.

      En 2016, la concentration en CO2 était de 403 parties par million, contre moins de 300 au début du XXe siècle.

      Le méthane, lui, provient surtout de l’agriculture, notamment de l’élevage et de la culture du riz. Il représente moins de 20 % des émissions de gaz à effet de serre mais son potentiel de réchauffement global est plus important.

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      8 novembre 2017 3 08 /11 /novembre /2017 17:30

      Sciences et Avenir Nature & environnement

      Created with Sketch. Nature & environnement
      COP23: 2017, année la plus chaude enregistrée hors El Nino
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      2017 devrait être l'année la plus chaude recensée en l'absence du phénomène El Nino, depuis le début des relevés, indique l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un bilan publié lundi à Bonn à l'occasion de la 23e Conférence climat de l'ONU-AFP/Archives/MIGUEL RIOPA

      2017 devrait être l'année la plus chaude recensée en l'absence du phénomène El Nino, depuis le début des relevés, indique l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un bilan publié lundi à Bonn à l'occasion de la 23e Conférence climat de l'ONU-AFP/Archives/MIGUEL RIOPA

      2017 devrait être l'année la plus chaude recensée en l'absence du phénomène El Nino, depuis le début des relevés, indique l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans un bilan publié lundi à Bonn à l'occasion de la 23e Conférence climat de l'ONU.

      "Les trois dernières années sont les plus chaudes qui aient jamais été enregistrées et s'inscrivent dans la tendance au réchauffement à long terme de la planète", souligne le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, dans un communiqué.

      Sous l'effet d'un puissant Nino, 2016 devrait conserver son statut d'année la plus chaude, les années 2015, également traversé par ce phénomène météorologique, et 2017 se disputant la deuxième et la troisième place. El Nino vient tous les trois à sept ans affecter températures, courants et précipitations.

      Signal encore plus net d'un réchauffement de fond, les années 2013 à 2017 sont bien parties pour constituer la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée, note l'agence de l'ONU dans ce bilan provisoire pour l'année.

      Marquée par des événements extrêmes record, 2017 a aussi vu des ouragans d'une intensité inédite dans les Caraïbes et dans l'Atlantique, des pics à plus de 50°C en Asie, une sécheresse durable en Afrique de l'Est...

      "Nombre de ces phénomènes – des études scientifiques approfondies en révéleront le chiffre exact – portent indiscutablement la marque du changement climatique causé par l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre engendrés par les activités humaines", souligne M. Taalas.

      Les anomalies de température mondiale-AFP/Archives/Simon MALFATTO Les anomalies de température mondiale-AFP/Archives/Simon MALFATTO

      A Bonn les représentants de 196 pays doivent s'accorder sur les règles d'application de l'accord de Paris, qui vise à garder le réchauffement sous 2°C voire 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Selon plusieurs études, les engagements actuels des pays ne suffisent pas et conduisent à +3°C.

      Les tendances de long terme vont toutes dans la mauvaise direction, souligne l'OMM. Les concentrations dans l'atmosphere des principaux gaz à effet de serre (GES) continuent de croître.

      Par rapport aux niveaux de 1750, les concentrations de CO2 et de méthane sont 1,5 et 2,5 fois supérieures.

      La hausse du niveau de la mer et l'acidification des océans, entre autres indicateurs du changement climatique, se poursuivent.

      "L'océan absorbe jusqu'à 30% des émissions annuelles de CO2 produites par l'homme," relève l'OMM. "Mais cela a un coût", pour les coraux, l'aquaculture, la chimie élémentaire des mers.

      L'étendue de la banquise de l'Arctique demeure inférieure à la normale tandis qu'en Antarctique, la banquise, stable auparavant, affichait un minimum record ou quasi record, ajoute l'OMM.

      "Cela met en lumière les menaces croissantes pesant sur les populations, l'économie des pays et même les mécanismes de la vie sur Terre, si notre action ne devait pas être à la hauteur des objectifs de l'Accord de Paris", souligne Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Convention climat de l'ONU (CCNUCC), qui accueille la conférence de Bonn.

      La COP23 "devra servir de tremplin à tous les pays et secteurs de la société, qui seront appelés à revoir à la hausse leurs ambitions pour le climat", ajoute-t-elle.

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      4 novembre 2017 6 04 /11 /novembre /2017 15:24

      Montée en flèche des concentrations de gaz à effet de serre: nouveau record

       
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      Publié
      30 octobre 2017
       

      Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté à un rythme record en 2016, atteignant le niveau le plus élevé depuis 800 000 ans, selon le Bulletin de l'OMM sur les gaz à effet de serre. Les brusques variations de l’atmosphère observées ces 70 dernières années sont sans précédent.

      Alors qu’elle était de 400,00 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone, moyennée à l'échelle du globe, a atteint 403,3 ppm en 2016, en raison de la conjonction des activités humaines et d’un puissant épisode El Niño. Elle représente désormais 145 % de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle (avant 1750), selon le Bulletin sur les gaz à effet de serre.

      Cette hausse rapide des concentrations de CO2 et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère est susceptible de déclencher une modification sans précédent des systèmes climatiques et d’entraîner ainsi de «graves bouleversements écologiques et économiques» est‑il précisé dans le bulletin.

      Publié tous les ans, le Bulletin sur les gaz à effet de serre est fondé sur les observations du Programme de la Veille de l'atmosphère globale de l’OMM. Ces observations contribuent à la surveillance des concentrations de gaz à effet de serre, principaux éléments moteurs des changements climatiques au niveau de l’atmosphère et, à l’instar des systèmes d’alerte précoce, permettent de rendre compte de leurs fluctuations.

      Depuis l’ère industrielle, soit depuis 1750, la croissance démographique, la pratique d’une agriculture de plus en plus intensive, une plus grande utilisation des terres, la déforestation, l’industrialisation et l’exploitation des combustibles fossiles à des fins énergétiques contribuent à l’augmentation de la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre.

      Depuis 1990, le forçage radiatif total causé par l’ensemble des gaz à effet de serre persistants, qui induit un réchauffement de notre système climatique, s’est accru de 40 %, et une hausse de 2,5 % a été enregistrée en 2016 par rapport à 2015, selon les chiffres de l’Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA) qui sont cités dans le bulletin.

      «Si l’on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d’une hausse dangereuse de la température d’ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l’Accord de Paris sur le climat» a averti le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. «Les générations à venir hériteront d’une planète nettement moins hospitalière» a-t-il ajouté.

      «Le CO2 persiste dans l’atmosphère pendant des siècles et dans l’océan, encore plus longtemps. Selon les lois de la physique, la température sera nettement plus élevée et les phénomènes climatiques plus extrêmes à l’avenir. Or, nous n’avons pas de baguette magique pour faire disparaître cet excédent de CO2 atmosphérique» a indiqué M. Taalas.

      La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel.

      Le Bulletin de l'OMM sur les gaz à effet de serre rend compte des concentrations de ces gaz dans l'atmosphère. Par émissions, on entend les quantités de gaz qui sont libérées dans l'atmosphère et par concentrations, celles qui y restent à la faveur des interactions complexes qui se produisent entre l'atmosphère, la biosphère, la cryosphère et les océans. L'océan absorbe aujourd'hui environ le quart des émissions totales de CO2 et la biosphère un autre quart, limitant ainsi l'accroissement du CO2 atmosphérique.

      Le Rapport annuel sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, qui sera publié par ONU-Environnement le 31 octobre, recense les engagements pris par les pays en matière de politique générale sur la réduction des gaz à effet de serre et analyse dans quelle mesure ces politiques entraîneront une baisse effective des émissions jusqu’à 2030, tout en définissant avec précision l’écart entre les besoins et les perspectives et les mesures susceptibles d’être prises pour le combler.

      «Les chiffres ne mentent pas. Nos émissions continuent d’être trop élevées et il faut renverser la tendance. Ces dernières années, les énergies renouvelables ont certes connu un formidable essor, mais nous devons maintenant redoubler d’efforts pour faire en sorte que ces nouvelles technologies à faible émission de carbone puissent se développer. Nous disposons déjà de nombreuses solutions pour faire face à ce défi. Il ne manque que la volonté politique de la communauté internationale et l’acceptation d’une évidence: le temps presse» a indiqué Erik Solheim, chef d’ONU-Environnement.

      Les décisions qui seront prises lors des négociations de l’ONU sur le changement climatique (Bonn, Allemagne, 7-17 novembre) reposeront notamment sur les éléments scientifiques présentés dans le Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre et le Rapport annuel sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions.

      L’OMM, ONU-Environnement et d’autres partenaires s'attachent à instaurer un système intégré d'information sur les gaz à effet de serre pour aider les pays à mesurer les progrès accomplis par rapport aux engagements qu’ils ont pris en matière de réduction des émissions, à améliorer leurs rapports sur les émissions nationales et à adopter des mesures d'atténuation supplémentaires. Ce système met à profit la longue expérience de l'OMM en matière de mesure instrumentale des gaz à effet de serre et de modélisation de l'atmosphère.

      L'OMM s'efforce par ailleurs d'améliorer les services météorologiques et climatologiques destinés au secteur des énergies renouvelables et de favoriser une économie verte ainsi que le développement durable. De nouveaux types de services météorologiques, climatologiques et hydrologiques sont en effet nécessaires pour optimiser la production d'énergie solaire, éolienne et hydroélectrique.

      Faits saillants du Bulletin de l’OMM sur les gaz à effet de serre

      Dioxyde de carbone (CO2)

      Le CO2 est de loin le gaz à effet de serre persistant d’origine humaine humaine le plus abondant dans l’atmosphère. La teneur de l’atmosphère en CO2, moyennée à l’échelle du globe, a atteint 403,3 parties par million (ppm) en 2016, alors qu’elle était de 400,00 ppm en 2015. Cette hausse annuelle record de 3,3 ppm est en partie due au puissant épisode El Niño de 2015/2016, qui a entraîné des épisodes de sécheresse dans les régions tropicales et a réduit la capacité des «puits», tels que les forêts, le couvert végétal et les océans, à absorber le CO2.  Les concentrations de ce gaz représentent aujourd’hui 145 % de ce qu’elles étaient à l’ère préindustrielle (avant 1750).

      Le taux d’accroissement du CO2 atmosphérique de ces 70 dernières années est près de 100 fois plus élevé qu’à la fin de la dernière période glaciaire. À en juger par les observations directes et les valeurs approchées, ces variations brusques de la teneur de l’atmosphère en CO2 sont sans précédent.

      Depuis 800 000 ans jusqu’au début de l’ère industrielle, la teneur atmosphérique en CO2 était inférieure à 280 ppm, mais elle a maintenant atteint 403,3 ppm, soit la moyenne de 2016 à l’échelle du globe.

      À partir des plus récentes reconstructions à haute résolution effectuées grâce aux carottes de glace, il est possible d’observer que les variations de la teneur en CO2 n’ont jamais été aussi rapides que ces 150 dernières années. Les fluctuations naturelles du CO2 pendant les périodes glaciaires ont toujours précédé des variations parallèles de la température. Les relevés géologiques indiquent que les niveaux actuels de CO2 correspondent à un climat «d’équilibre» observé pour la dernière fois au Pliocène moyen (il y a 3 à 5 millions d’années), période pendant laquelle la température était de 2 à 3 °C plus élevée et qui a vu fondre les nappes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental, ainsi qu’une partie de la glace de l’est du continent. Cette fonte avait entraîné une élévation du niveau de la mer, qui était supérieur de 10 à 20 m au niveau actuel.

      Méthane (CH4)

      Le méthane, qui figure au deuxième rang des plus importants gaz à effet de serre persistants, contribue à hauteur de quelque 17 % au forçage radiatif. Environ 40 % des rejets de CH4 dans l'atmosphère sont d'origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et 60 % d'origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse, etc.).

      Le CH4 atmosphérique a atteint un nouveau pic en 2016: 1 853 parties par milliard (ppb) environ, soit 257 % du niveau qu'il avait à l'époque préindustrielle.

      Protoxyde d’azote (N2O)

      Les émissions de protoxyde d’azote dans l'atmosphère sont d'origine naturelle (environ 60 %) et humaine (environ 40 %), puisqu'elles proviennent notamment des océans, des sols, de la combustion de biomasse, des engrais et de divers processus industriels.

      En 2016, la concentration atmosphérique de protoxyde d’azote était de 328,9 parties par milliard, soit 122 % de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle. Le N2O joue aussi un rôle important dans la destruction de la couche d'ozone stratosphérique qui nous protège des rayons ultraviolets nocifs émis par le soleil. Il contribue à hauteur de quelque 6 % au forçage radiatif induit par les gaz à effet de serre persistants.

      Notes à l’intention des rédacteurs

      Le Programme de la Veille de l’atmosphère globale de l’OMM  permet de coordonner les activités d'observation systématique et d’analyse des gaz à effet de serre et autres éléments à l’état de traces. Cinquante et un pays ont communiqué des données qui ont servi à établir le Bulletin sur les gaz à effet de serre. Ces données sont archivées et distribuées par le Centre mondial de données relatives aux gaz à effet de serre (CMDGS), qui est hébergé par le Service météorologique japonais.

       

       

      Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse au Bureau de la communication et des relations publiques (tél. fixe: +41 (0)22 730 84 78; tél. port.:+41 (0)79 709 13 97; courriel: cnullis@wmo.int).

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      25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 22:38

      Santé

      Plutôt que la crémation, les Californiens pourront choisir la liquéfaction

      La Californie a adopté une loi autorisant les individus à liquéfier leur corps après leur mort. Une alternative à la crémation annoncée comme plus écologique et moins chère.

       

       

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      Finie la crémation, place à la liquéfaction en Californie

      Machine "high-tech" d'hydrolyse alcaline de l'entreprise américaine Qico.

      © Qico
       
       
       
       
       

      Enterré ou incinéré ? La question est binaire pour les Français. Mais pour une partie des Américains, un troisième choix est proposé : la liquéfaction, aussi appelée "aquamation" ou "crémation sans flamme". En cette fin octobre 2017, la Californie est le 15e État des US à adopter une loi autorisant cette pratique pour les corps humains, grâce à un processus chimique : l'hydrolyse alcaline. Une loi qui entrera en vigueur le 1er juillet 2020 et qui ne trouve aucune équivalence en Europe.

      Le corps est dissous dans un "bain chimique"

      L'hydrolyse alcaline n'est pas une technique nouvelle. Elle a été brevetée aux États-Unis en 1888 "pour le traitement des os et des déchets animaux" et modernisée par deux professeurs un siècle plus tard. Pour ceux que l'aventure pourrait un jour intéresser, voici ce qui vous attend : le corps se retrouve dissous dans une machine spéciale contenant un "bain chimique", constitué d'eau et d'un alcalin ou un sel dérivé d'un métal alcalino-terreux (généralement de l'hydroxyde de sodium, l'hydroxyde de potassium ou une combinaison des deux). Le tout est chauffé pendant plusieurs heures à 180°C pour une pression d'environ 10 bars. Cette solution dissout protéines, sang, graisses, muscles qui se trouvent dans les tissus et les os. Les 65% restant de notre corps, c'est déjà de l'eau. A la fin de la "cuisson", le bain chimique se transforme en liquide de couleur café, dans lequel l'on trouve encore de l'os en poudre et les implants métalliques de l'individu (par exemples les obturations dentaires, en or ou en argent). Les restes du défunt sont ensuite retirés de la machine et sont concassés dans d'autres appareils, les mêmes que ceux utilisés dans les crématoriums pour les éléments qui ont résisté à l’incinération. L'os en poudre peut être remis aux proches dans une urne (une pratique interdite en France depuis 2008).

      Mais la machine a un coût important : comptez 150 000 pour la plus basique et 500 000 dollars pour la plus luxueuse ! Un prix qui varie selon le fabriquant et la rapidité de l'opération : chez Bio-Response Solutions, l'un des fabricants, il faut compter 220 000 dollars pour une machine permettant d'effectuer une dissolution complète en 3 heures, 150 000 dollars en 16 heures.

      Peu ragoutante de prime abord, la liquéfaction séduit pourtant de plus en plus de directeurs de morgue aux États-Unis, selon l'entreprise de "crémation durable" californienne Qico. Sur son site internet, l'atout écologique est mis tout particulièrement en avant : la liquéfaction émet moins de gaz à effet de serre que la crémation (un tiers de moins). Le coût est aussi un autre argument de poids pour la société qui assure que la liquéfaction revient systématiquement moins chère aux proches qu'un enterrement ou une crémation. Mais la pratique n'est pas du goût de tout le monde outre-Atlantique, rapporte le New York Times : certains critiquent le fait que le liquide soit rejeté dans les égouts locaux. Alors que ce fluide, riche en nutriments, pourrait... servir d'engrais ! Même si le pas a été franchi pour les restes d'animaux, pas sûr que les Américains acceptent rapidement cette idée "peu orthodoxe"...

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