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19 octobre 2018 5 19 /10 /octobre /2018 22:09
L’inéluctable extinction du Vivant sur Terre

Une chose est certaine : le règne du Vivant sur Terre connaîtra un terme.

Ce terme correspondra à la disparition progressive des conditions physico-chimiques qui lui ont permis d’apparaître et de se maintenir, mais pas seulement : il pourrait y avoir d’autres causes catastrophiques.

Cela sans considérer les causes qui pourraient être attribuables à l'activité humaine.

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Tout d'abord, quelles sont ces conditions préalables à l’apparition du Vivant ?

 

Le vivant ne peut émerger qu'avec certaines conditions préalables :

- Il faut que de grandes quantités de particules minuscules apparues vers le début de notre univers se trouvent dans un immense nuage.

- La gravitation permet alors à ces particules de s’agglomérer progressivement en fragments microscopiques, à l’intérieur du nuage.

- S’il y a assez de fragments alentours, ils pourront continuer à s’agglomérer en pièces de plus en plus grandes, jusqu’à former une étoile ou une planète qui, par gravitation, va tourner autours de son soleil.

- Si la planète devient assez grosse, sa force de gravitation propre pourra alors retenir l’eau et les gaz qui formeront son atmosphère.

- La vie basée sur la chimie du carbone devient alors possibles si la planète se trouve assez loin de son étoile (planète non brûlante), mais pas trop loin quand même (planète pas gelée). C’est la « zone viable ». Cette zone viable évolue avec le temps.

- Si l’orbite de la planète est elliptique, cette trajectoire doit rester à l’intérieur de la « zone viable ».

- Il est aussi préférable que la planète ne présente pas toujours la même face au soleil, ce qui réduirait la zone géographique viable sur la planète. Présenter toujours la même face, c’est ce qui se passe pour la lune, vis-à-vis de la Terre (mécanisme dit « de marée »).

 

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Qu’est-ce qui mettra un terme au règne vivant sur Terre ?

Deux paragraphes :

A)- Ce qui mettra avec CERTITUDE un terme au vivant sur Terre

B)- Ce qui constitue un RISQUE MAJEUR (Long et Court Terme)

 

 

A)- Ce qui mettra avec CERTITUDE un terme au vivant sur Terre

 

.A1 >>> La COLLISION de la Terre avec des PLANETES du Système Solaire.

 

La collision de deux planètes entraînerait la destruction des deux planètes, et de toute la vie qui les habite.

Le soleil déstabilisera en premier lieu l’orbite de Mercure, qui deviendrait alors de plus en plus excentrique… et de ce fait irait déranger les orbites des planètes voisines : Vénus et Mars.

Mercure pourrait aussi commencer à aller jouer ‘au billard’ avec d’autres planètes.

Des milliers de calculs ont été réalisés pour déterminer les probabilités de collision pour les multiples hypothèses et pour les combinaisons d’hypothèses.

 

Le résultat des calculs est que les différentes hypothèses de collisions s’étalent sur une période de 3 milliards d’années, qui commencerait dans 1,5 milliard d’années.

La probabilité de collision de Mars et de la Terre est l’hypothèse qui présente la probabilité la plus élevée. Celle de Vénus et de la Terre a une probabilité voisine. Celle de collision de Mercure et de la Terre serait bien moindre, puisque le parcours de Mercure, depuis la proximité su Soleil, est bien plus longue.

Mais, au total, la probabilité de ‘gagner’ une collision planétaire est très significative !

 

 

.A2a >>> LA MORT DU SOLEIL est mécaniquement inévitable.

 

Rappel : Comment fonctionne une étoile ?

Notre étoile est immense, par rapport à la Terre. En son centre, les réactions thermonucléaires brûlent l’hydrogène, qui se transforme en hélium. On estime que le soleil a brûlé environ la moitié de son ‘carburant’ ; c’est-à-dire que dans 6 ou 7 milliards d’années, il n’en restera plus. Plus on se rapprochera de ce terme, moins il y aura de ‘carburant’, et moins violente sera l’activité thermonucléaire de son centre.

Note : Au moment de l’apparition de la vie sur Terre, le soleil était moins chaud qu’aujourd’hui (d’un tiers approximativement)

 

Cette activité thermonucléaire a empêché le centre du soleil de s’effondrer sur lui-même. C’est donc ce que ce centre commencera à faire, tandis que les régions externes su soleil (qui deviendront en quelque sorte son atmosphère brûlante) vont enfler progressivement. Ce faisant, l’étoile deviendra progressivement ce qui est appelé une « géante rouge ». Nombre d’entre elles ont été étudiées dans notre galaxie.

 

En enflant, l’atmosphère du soleil va brûler-liquéfier Mercure, pour commencer, puis Vénus… pour gonfler ensuite vers la Terre. Dans l’intervalle, le soleil ayant perdu une partie de sa masse en brûlant, la Terre s’éloignera mécaniquement sur une orbite un peu plus lointaine… Mais dans 6 ou 7 milliards d’années, la Terre sera elle aussi brûlée au point de faire fondre la roche.

 

Il n’empêche que, bien avant de brûler-liquéfier la Terre, la température sera devenue complètement invivable pour toute forme de vie.

Le réchauffement aura fait s’évaporer toujours plus d’eau, qui, par le mécanisme naturel de l’effet de serre va accroître encore la température de surface, et éliminer progressivement le vivant de la surface de la planète.

Les dernières formes de vie seront les bactéries qui vivent à l’intérieur de l’écorce terrestre. Avant celà, les insectes seront probablement les derniers animaux à 'tenir le flambeau'.

 

 

.A2b >>> La COLLISION des GALAXIES Andromède et Voie Lactée

 

La collision n’aura normalement pas d’effet significatif pour la Terre.

La Galaxie d’Andromède se situe à 2,5 millions d’années-lumière de notre galaxie, et elle nous fonce dessus. La collision avec la Voie Lactée devrait commencer dans 3 milliards d’années et les deux galaxies devraient finalement fusionner après quelques péripéties qui dureront un demi milliard d’années..

Il y a beaucoup trop de ‘vide’ entre les astres de chaque galaxie pour qu’un risque de collision avec la terre soit significatif lors de la collision de deux galaxies.

 

Par contre, il est intéressant de noter que notre soleil pourra éventuellement subir des forces qui l’éjecteraient dans l’espace intergalactique. Dans ce cas (possible mais peu probable), les planètes continueraient à tourner autours du soleil, car les forces d’attraction du soleil sur ses planètes sont bien plus fortes que celles qui pourraient l’éjecter, durant le processus de fusion des galaxies.

 

S’il y avait encore quelque être pensant sur Terre lors de cet épisode, le ciel ne serait plus constitué des traditionnelles étoiles, ce qui constituerait une gêne pour les prévisions liées aux signes du zodiaque. : - )

 

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B)- Ce qui constitue un RISQUE MAJEUR (Long et Moyen/Court Terme)

 

L’avènement d’une catastrophe comporte trois éléments : son degré de gravité, de sa probabilité d’occurrence, et de la proximité de cette occurrence..

J’essaie ici de citer dans l’ordre ce qui est le plus grave et le plus probable, surtout pour le moyen/court terme.

 

Dans nos actions, il faudrait toujours privilégier l’important par rapport à l’urgent. Nous faisons en général l’inverse. 

La première réaction humaine devant une prévision à long terme très dérangeante est le déni.

Et l’on installe aussitôt des diversions à court terme : on s’occupe du quotidien, du renfort des digues, des droits acquis, du sexe des anges, des vacances, de son look,… Le processus démocratique n’aidera à en sortir qu’à partir du moment où le court terme deviendra trop dur à supporter. C’est-à-dire trop tard.

 

 

.B1 >>> L’EFFET de SEUIL de L'EFFET de SERRE

 

Le mécanisme naturel qu’est l’effet de serre a déjà fonctionné pour Vénus, qui était riche en eau peu après sa formation. Plus près du soleil, Vénus reçoit deux fois plus d’énergie que la Terre, ce qui a fait évaporer son eau. L’eau sous forme de vapeur est un gaz à effet de serre puissant. Aujourd’hui, la surface de Vénus atteint environ 500 degrés.

 

Pour la Terre, l’action du CO2 et des autres gaz injectés dans l’atmosphère en dehors des activités humaines (+ ce qui vient des activités humaines) peut se faire sentir : plus d’eau sous forme de vapeur, mais surtout plus de méthane qui commencerait à être libéré des sols gelés de Sibérie et du Nord Canadien. Le méthane a un effet-serre encore plus puissant que le CO2 ou l’eau-vapeur.

 

A partir d’un certain seuil, un réchauffement commence à enclencher un mécanisme naturel : plus il fait chaud, plus les gaz à effet de serre sont libérés des océans (d’abord CO2 et eau-vapeur, puis méthane), plus la température augmente, et ainsi de suite. C’est ce que l’on appelle une ‘rétroaction positive’ : l’engrenage de l’emballement.

Bien entendu, puisque cela n’est jamais arrivé sur Terre, le niveau de ce ‘seuil catastrophique’ d’emballement n’est pas connu.

 

La température ‘moyenne’ de la Terre est actuellement de 14 degrés en surface (avec des -30 ici et des +60 là). Avec une augmentation moyenne de 1 à 2 degrés par siècle, cela voudrait dire un 35 degrés moyens (avec des -10 ici et des +80 là ?), qui pourraient être atteints d’ici quelques siècles ?

 

 

.B2 >>> La chute d’une COMETE ou d’un ASTEROÏDE

 

. >>> Les Astéroïdes sont des vestiges des origines de la création du système solaire, et étaient en orbite autours du soleil. En se heurtant, ils ont pu changer d’orbite…

Les calculs d’orbite de ces ‘cailloux’ ne sont très précis qu’une vingtaine d’années avant qu’ils n’arrivent à notre hauteur.

 

Il y a des centaines de gros ‘cailloux’ qui circulent, et les calculs sont mis à jour régulièrement. Actuellement, le plus menaçant est l’astéroïde ‘1950 DA’, de 1,4 km de diamètre. Selon les calculs actuels, il tombera dans l’atlantique le 16 mars 2880, et provoquerait un ‘méga-tsunami’.

 

La chute d’un astéroïde de 1,0 km peut provoquer la disparition d’un quart des espèces. La fréquence théorique est d’une chute sur Terre par million d’années.

 

La chute d’un astéroïde de 10,0 km de diamètre peut faire beaucoup plus de dégâts. La fréquence théorique est d’une chute tous les 100 millions d’années. C’est un de ce type qui a contribué à la disparition des dinosaures.

 

. >>> Les Comètes ne passent souvent qu’une fois dans le système solaire, ou bien ont été ‘capturées’ par le système solaire, et ont des orbites parfois très longues (+ de 300 ans ?) et très elliptiques. Une comète peut toujours surgir du fin fond du système solaire, sans qu’on ne l’ait identifiée avant.

Les comètes peuvent faire de très gros dégâts, par ‘explosion’ en rentrant dans l’atmosphère. Ainsi, la comète tombée en Sibérie en 1908. Une autre, encore plus grosse, est tombée sur Jupiter en Juillet 1994.

 

 

.B3 >>> Le réveil d’un SUPER-VOLCAN

 

Les Super-Volcans sont des volcans gigantesques, dont la poche magmatique se remplit grâce à un ‘point chaud’. De ce fait, il peut présenter des éruptions cycliques.

 

Le Yellowstone a eu trois éruptions à intervalles d’environ 600.000 ans. Or, sa dernière éruption a eu lieu voici 640.000 ans. Son cratère fait environ 80 km, et la dernière éruption a déversé environ 2.600 km3 de cendres, qui ont recouvert toute l’Amérique du Nord sur plusieurs mètres de cendres, et a constitué une catastrophe globale (hiver planétaire).

 

Le Toba de Sumatra a déversé environ 2.700 km3 de cendres voici 75.000 ans.

 

Les potentiels « super-volcans » ne sont pas rares. Et ils ne sont pas toujours à l'autre bout du monde. Les européens ont celui qui touche Naples, en Italie...

 

 

.B4 >>> le retour du VOLCANISME ‘de TRAPPS’

 

Le volcanisme ‘de Trapps’ a la particularité d’être très important tant pour les superficies affectées, la quantité phénoménale de lave produite, que pour la durée exceptionnelle d’activité. Ils se forment au-dessus d’un ‘point chaud’.

 

En Inde, une puissante activité ‘de Trapps’ a couvert plusieurs millions de km2 de lave en un demi-million d’années. C’était voici 65 millions d’années. Cette éruption, jointe à la chute d’un astéroïde à la même époque, ont conduit à la disparition des dinosaures, entre autres espèces animales et végétales.

 

En Sibérie, une zone de 400.000 km2 a été couverte de laves, sur 4 km d’épaisseur. Elle est intervenue il y a 250 millions d’années. A cette occasion, plus de 90% des espèces animales et végétales de la planète ont disparu.

 

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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 23:12
Vous entendez parler depuis longtemps de l’effet de serre mais savez-vous comment il fonctionne ?
Vous entendez parler depuis longtemps de l’effet de serre mais savez-vous comment il fonctionne ?

L’effet de serre est un réchauffement de la surface de la Terre et de l’air par les gaz présents dans l’air qui retiennent l’énergie du soleil. Les plus courants sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone et le méthane. Contrairement à la croyance populaire, l’effet de serre n’est pas uniquement une source de problème. Sans l’effet de serre, la Terre serait trop froide pour que la vie y existe. Mais aujourd’hui, l’activité humaine l’a tellement accentué qu’il devient une menace pour la planète entière.

C’est en 1824 que le processus de l’effet de serre a été remarqué pour la première fois par le physicien français Joseph Fourier. Il a été le premier scientifique à considérer que l’atmosphère de notre planète pouvait être semblable à celle d’un isolateur qui renvoie le rayonnement de la Terre vers sa surface. Ainsi, la température moyenne sur la Terre est d’environ 15 °C, en l’absence d’effet de serre, cette température peut descendre jusqu’à -20 °C.

Flickr / orvalrochefort

Comme on le sait, une serre est utilisée pour faire pousser des plantes, surtout en hiver. Les panneaux de verre de cette structure retiennent la chaleur du soleil et l’empêchent de s’échapper, gardant ainsi les plantes assez chaudes pour survivre en hiver. De même, lorsque les rayons du soleil traversent l’atmosphère terrestre composée de plusieurs couches de gaz et atteignent notre planète, la surface, c’est-à-dire la terre, l’eau et la biosphère, absorbe l’énergie solaire.

LES NUAGES FONT ÉGALEMENT PARTIE DES GAZ À EFFET DE SERRE

Les gaz présents dans l’atmosphère, tels que la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane et l’ozone, capturent l’énergie du soleil et empêchent la chaleur de s’échapper dans l’espace. Bien qu’une partie de cette énergie soit renvoyée dans l’espace, la plus grande partie reste emprisonnée dans l’atmosphère, ce qui provoque le réchauffement de la Terre. Ces gaz sont connus comme étant les gaz à effet de serre. Vénus et Mars sont deux autres planètes qui montrent également des signes d’effet de serre. La surface de Vénus est entourée d’une atmosphère de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre qui réchauffe la température.

Comment l’effet de serre est devenu un danger pour notre planète ?

Le renforcement de l’effet de serre par le biais des activités humaines est appelé effet de serre renforcé, ou anthropique. Cette augmentation de l’impact de l’effet de serre dû à l’activité humaine est principalement imputable à l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ce qui perturbe l’équilibre des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les causes de l’apparition excessive de ce gaz sont notamment les activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel), l’abattage et la combustion d’arbres, etc.

LES ACTIVITÉS HUMAINES ÉMETTENT 29 MILLIARDS DE TONNES DE DIOXYDE DE CARBONE CHAQUE ANNÉE

De plus, outre les gaz à effet de serre naturels, il existe de plus en plus de gaz artificiels dans l’atmosphère. L’utilisation d’aérosols, de conserves pour la laque, de réfrigérateurs, de plastiques, etc., produit par contre un groupe de gaz très dangereux appelés chlorofluorocarbures et hydrofluorocarbures. Celles-ci sont si nocives que même de petites quantités peuvent emprisonner de grandes quantités de chaleur, rendant la Terre extrêmement chaude. Ce phénomène s’appelle le réchauffement climatique, et comme nous le savons, c’est un phénomène extrêmement dangereux sur notre planète.

Pixabay / Monowheat

Au cours des 150 dernières années, l’activité humaine a amené la quantité de dioxyde de carbone dans notre atmosphère à des niveaux sans précédent depuis des centaines de milliers d’années. L’ampleur de cet impact est immense. Les humains d’aujourd’hui ont tellement d’impact à l’échelle mondiale que la plupart des géologues, écologistes et historiens de la nature affirment que nous sommes entrés dans une toute nouvelle époque géologique, connue sous le nom d’Anthropocène.

 

Les conséquences néfastes de l’effet de serre renforcé

Plus la chaleur sera emprisonnée sur Terre, plus la surface deviendra extrêmement chaude, ce qui entraînera des changements climatiques dans le monde entier. Puisque les conditions climatiques dans lesquelles nous vivons sont idéales pour notre survie, toute augmentation de la température peut provoquer des changements radicaux pouvant mettre en danger la vie de tous les êtres vivants de la planète.

Pixabay / dimitrisvetsikas1969

L’un des changements auxquels nous avons déjà pu assister au cours des dernières années est le changement climatique. À cause de ce phénomène, les forces et donc les impacts des catastrophes climatiques telles que les ouragans, les canicules, les inondations et les sècheresses sont devenues beaucoup plus importantes. Bien évidemment, toutes ces catastrophes et l’augmentation graduelle de la température terrestre ont un impact direct sur la biodiversité et sur la santé humaine.

LE TEMPÉRATURE MOYENNE DE LA PLANÈTE EST DE PLUS EN PLUS ÉLEVÉE À CAUSE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Depuis la révolution industrielle, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont augmenté de 43 %, ce qui est inquiétant. À l’échelle mondiale, il s’agit d’un changement important. Cependant, en contrôlant la quantité de pollution atmosphérique par une utilisation efficace de nos ressources énergétiques et en recyclant les matériaux usés, nous pouvons réduire considérablement la contribution à la génération de gaz à effet de serre.

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 23:34
Rapport du Giec: La neutralité carbone en 2050, condition non négociable... Mais comment faire?

CLIMAT Dans son dernier rapport, le Giec assure que limiter le réchauffement climatique à +1,5°C nécessitera d’arriver à la neutralité carbone d’ici 2050...

Fabrice Pouliquen

— 

Une centrale à charbon en fonctionnement le 19 novembre 2015 à Datong en Chine. Atteindre la neutralité carbone en 2050 nécessitera de se passer au plus vite de cette énergie.
Une centrale à charbon en fonctionnement le 19 novembre 2015 à Datong en Chine. Atteindre la neutralité carbone en 2050 nécessitera de se passer au plus vite de cette énergie. — GREG BAKER / AFP
  • Le Giec l’a réitéré dans son dernier rapport : limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessitera d’atteindre une « neutralité carbone » en 2050, un point d’équilibre entre la quantité d’émissions de gaz à effet de serre émise dans le monde et la capacité qu’à la Terre de capter et stocker du dioxyde de carbone.
  • Dans cette équation, préserver les puits naturels de carbone (océans, forêts, prairies) est capital. Une autre piste serait de créer des puits de carbone artificiel. Mais les projets ne sont encore qu’en phase de recherche et montrent des limites.
  • Emerge alors une certitude, réaffirmé encore dans le dernier rapport du Giec : nous devrons baisser drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Et bien avant 2050.

Une baisse des rendements de denrées de base telles que le blé, le maïs et le riz dans plusieurs régions du globe. Moins d’eau disponible. Plus 40 cm de hausse du niveau des océans d’ici 2100 par rapport à 2000. 90 % des coraux affectés et un nombre accru de réfugiés climatiques… Un réchauffement de 1,5 degré des températures à l’échelle du globe d’ici 2100 - par rapport à la période préindustrielle - aura des impacts sur la vie sur Terre.

Moins toutefois qu’un réchauffement à 2 degrés, indique le Groupe intergouvernemental des experts sur le climat (Giec) dans son dernier rapport publié dans la nuit de dimanche à lundi à Incheon (Corée-du-Sud). Et beaucoup moins encore qu’un bond à plus de 3 voire 4 degrés, trajectoire vers laquelle nous nous dirigeons au rythme des émissions actuelles de gaz à effet de serre.

Le Giec n’est pas une instance de décisions. Il se contente habituellement de donner l’état des connaissances scientifiques sur le réchauffement climatique. Aux décideurs politiques ensuite de trancher. Ce dernier rapport ne laisse cependant guère de marges de manoeuvre. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5° d’ici 2100, le monde devra engager des transformations « rapides » et « sans précédent ».

Vers un total d’émissions de 70 millions de tonnes équivalent CO2

Plus qu’une transformation, atteindre la neutralité carbone en 2050 est le cap général fixé par le Giec ce lundi. Il s’agit d’un point d’équilibre à partir duquel le monde génère moins d’émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère que la Terre est capable d’en retirer.

Or, nous sommes loin de cet objectif aujourd’hui. Prenons le cas de la France. « Dans notre scénario, nous devrons arriver à un total d’émissions de 70 millions de tonnes équivalent CO2 en 2050 pour parvenir à cette neutralité carbone, rappelle Stéphane Chatelin, directeur de négaWatt, association d'experts en énergie. Nous en émettons 470 millions aujourd’hui. » Plus inquiétant, après trois années de stagnation, les émissions mondiales de CO2 sont reparties à la hausse en 2017 avec un total de 41 milliards de tonnes émises. Si bien que l’on s’éloigne aujourd’hui de cet objectif neutralité carbone plus que l’on s’en rapproche.

Vers une captation naturelle du carbone ?

Alors comment inverser la tendance ? La première idée, séduisante sur le papier, serait d’accroître les capacités de la Terre à capter et à stocker du carbone. C’est le rôle crucial que jouent les puits de carbone naturels que sont nos océans, nos forêts, nos prairies ou nos mangroves. « Sur les surfaces continentales, cette captation naturelle du carbone est essentiellement liée à la photosynthèse, explique Roland Séférian, climatologue au Centre national de recherches météorologiques et coauteur de l’un des chapitres du dernier rapport du Giec. Les plantes absorbent du dioxyde carbone pour en faire du sucre qui leur permettra de créer des nouveaux tissus ou de la matière organique nécessaire à leur croissance. Pour les océans, le mécanisme est double. On retrouve ce principe de la "photosynthèse" avec les microplanctons, des organismes unicellulaires qui absorbent du CO2 pour croître. A cela s’ajoute surtout un processus physico-chimique, qui fait que le carbone devient soluble dans l’eau et y reste ainsi stocké. »

Il est difficile de quantifier précisément les volumes de CO2 que ces puits naturels peuvent capter et stocker. « On estime qu’ils absorbent aujourd’hui 50 % du CO2 émis chaque année dans le monde », reprend Roland Séférian. Pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, il faudra veiller au moins à ne pas dégrader cette capacité actuelle de stockage de nos puits naturels… « Ce qui n’est pas gagné d’avance, prévient Lola Vallejo, directrice du programme climat à l’Iddri (institut du développement durable et des relations internationales) qui a publié un rapport fin septembre sur les enjeux de la neutralité carbone. Ces puits de carbone sont eux-mêmes touchés par le réchauffement climatique et certains de nos comportements. Il faudra changer nos pratiques agricoles, assurer la conservation des forêts, lutter contre l’urbanisation de nos littoraux… »

Créer des puits artificiels… un pari très risqué ?

D’autres vont plus loin encore et planchent sur des solutions technologiques qui permettront de créer des puits de carbone artificiels. Plusieurs techniques sont à l’étude. Certaines peuvent paraître ubuesques, du moins à ce jour. « L’une d’elles consisterait par exemple à fertiliser les océans en y injectant du fer afin de stimuler la réaction de photosynthèse du phytoplancton et lui permettre ainsi de stocker du carbone », indique Lola Vallejo. Une autre piste évoquée serait de récupérer le carbone en sortie de cheminées d’usines et de centrales à charbon puis de le réinjecter dans le sol, dans des cavités souterraines. Des anciens puits de pétrole par exemple.

Ces technologies sont discutées, des tests ont été réalisés… « Mais il y a un vrai danger à ce jour à se reposer sur elles, poursuit Lola Vallejo. Non seulement, ces solutions ne sont pas matures mais elles ne pourront vraisemblablement pas être déployées à l’échelle nécessaire pour répondre au défi du changement climatique. »

Baisser drastiquement nos émissions dès 2030

Il ne reste guère de choix alors : limiter le réchauffement climatique à 1,5°C impliquera de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Bien avant 2050. Le Giec fixe le cap de baisser nos émissions mondiales de CO2 de 45 % d’ici 2030 par rapport à 2100. « L’objectif n’est pas irréalisable mais il nécessite dès à présent de changer de logiciel de nos politiques actuelles, », estime Stéphane Chatelin.

Réduire à néant ces émissions sera difficile dans certains secteurs. Celui de l’agriculture par exemple dans lequel une partie des gaz à effet de serre émis par l’élevage provient de la fermentation entérique des animaux [leur digestion rejette du méthane, puissant gaz à effet de serre]. « En revanche, il ne faut plus aucune combustion d’énergies fossiles en 2050 dans les secteurs des transports, du bâtiment, de l’industrie et de l’énergie, reprend le directeur de négaWatt. C’est-à-dire plus aucun litre de pétrole dans nos voitures et nos camions, plus de bâtiments chauffés au fuel, plus de centrales à charbon… »

Le rapport du Giec préconise d’augmenter fortement la part des énergies renouvelables dans la production électrique, de 20 à 70 % d’ici 2050. « Là encore, ça ne suffira pas, complète Stéphane Chatelin. Il faudra aussi travailler à réduire nos consommations par des actions de sobriété et d’efficacité énergétique. »

 

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10 octobre 2018 3 10 /10 /octobre /2018 21:01
Jean Jouzel réagit au rapport du Giec sur un Réchauffement planétaire de 1,5 °C : « ce rapport met les décideurs politiques face à leurs responsabilités »

Publié le : Last updated:

Temps de lecture : 4 minutes  

jean jouzel rapport du giec 1,5 degré

Le climatologue Jean Jouzel © AFP PHOTO / FRED DUFOUR

Lundi 8 octobre, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié son « Rapport spécial sur  les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d’évolution des émissions mondial es de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement  climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté ». L’objectif de ce document est d’alerter les décideurs sur l’impact d’un réchauffement à 1,5 degré Celsius, objectif souhaité de l’Accord de Paris, au lieu du 2 degré Celsius utilisé traditionnellement dans les scénarios et les objectifs de négociations sur le climat. Le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe scientifique du GIEC nous livre, au cours de cet entretien, sa réaction au rapport du GIEC sur un monde à 1,5°C.

Que retenez-vous de ce dernier rapport du Giec ?

Les scientifiques apportent des arguments clairs pour valider l’objectif de 1,5 degrés mentionné dans l’Accord de Paris. Les résultats sont dans la continuité des travaux précédents du Giec. Le principal intérêt de ce rapport réside dans la meilleure connaissance des conséquences du réchauffement climatique. Un demi degré compte et conduit à un monde différent. Au départ, les scientifiques pensaient qu’on ne verrait pas beaucoup de différences. Ils se sont pourtant aperçus qu’il n’en était rien. Le réchauffement climatique est déjà largement perceptible : nous avons déjà constaté un degré de réchauffement depuis le début de l’ère industrielle.

Qu’est-ce qu’un monde à 1,5°C de réchauffement signifie concrètement  ?

Le extrêmes climatiques, qui sont les conséquences les plus visibles du changement climatique, évoluent significativement. Le nombre de sècheresses et d’inondations augmente. Les records de températures diurnes évoluent deux fois plus vite que les températures moyennes. Dans le même temps, les températures nocturnes se réchauffent trois fois plus rapidement que la valeur moyenne. Entre 1,5°C et 2°C se trouvent des seuils de risque pour la biodiversité et la hausse du niveau des océans.

Qu’en est-il de l’élévation du niveau des mers ?

Entre 1,5 et 2 degrés, l’écart est d’une dizaine de centimètres. Cela représente néanmoins plusieurs millions de personnes qui vivent sur les littoraux. Rester sous les 1,5 degrés Celsius permettrait d’empêcher la fonte complète du Groenland. Elle entrainerait une hausse de 7 mètres du niveau des mers.

Quel sera l’impact de ce rapport ?

Les négociateurs n’étaient pas convaincus qu’un demi degré pouvait faire la différence. C’est pourtant bien le message que le Giec délivre pour la prochaine conférence de négociations sur le climat, la COP24 de Katowice en Pologne en décembre 2018. Ces résultats seront au cœur des discussions d’autant plus que le rapport du Giec répond à une demande formulée lors de la COP21 de Paris.

Est-ce que ce rapport donnera plus de poids à la science dans les décisions et négociations sur le climat ?

Je l’espère. Ce rapport met les décideurs politiques face à leurs responsabilités. Beaucoup de mesures à prendre s’avèrent en phase avec les Objectifs de Développement Durable sur l’accès à l’eau, la santé, la préservation de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté. Le principal risque du changement climatique est d’accroitre les inégalités entre les pays pauvres et les pays riches. Il est cependant difficile de relancer les négociations au moment où le 2e pays émetteur, les États-Unis, quitte l’accord de Paris. On ne peut pas le faire sans tous les pays.

2 degrés était un objectif politique, est-ce qu’un monde à 1,5°C de réchauffement est encore possible puisque nous sommes déjà à mi-parcours en termes de réchauffement ?

Rester en deçà de 1,5°C est souhaitable. C’est techniquement possible, mais les difficultés sont politiques. Pour ce faire, il faudrait laisser 90 % des réserves de combustibles fossiles dans le sous-sol sans les exploiter. Et, surtout, réduire de 45 % par rapport à 2010 nos émissions de gaz à effet de serre en 2030. En clair, cela veut dire les diviser par 2 entre 2020 et 2030. L’ambition serait d’atteindre en 2020 le pic des émissions puis de parvenir à la neutralité carbone vers 2050. Les efforts se poursuivront au-delà en limitant les rejets et en pompant une partie du CO2 dans l’atmosphère. Il faut partir de l’idée qu’il y a des avantages à réduire le réchauffement. Il faudrait un changement rapide et sans précédent de l’ensemble de nos sociétés. Ce ne sera possible que si tout le monde s’y met dans tous les pays et quelque soit le secteur d’activité. Les politiques doivent prendre le taureau par les cornes.

Enfin, le rapport du Giec appelle à des grandes transformations, quelles grandes transformations peuvent se faire rapidement pour limiter le réchauffement a 1,5 degré ?

L’efficacité énergétique reste le premier levier pour réduire l’empreinte carbone. Il faut aussi rester attentif aux autres gaz à effet de serre, dont le méthane, qui proviennent de l’agriculture et de notre alimentation. La mobilité, dans les pays comme la France, constitue un point noir. Il y a un taux de mobilité de plus en plus important, y compris chez les jeunes générations. Au niveau mondial, l’habitation et la construction doivent aussi répondre aux enjeux du climat. Les villes compteront 3 milliards d’habitants en plus d’ici 2050. Il faudra bâtir des villes moins émettrices et plus adaptées à leur environnement local pour éviter les îlots urbains de chaleur.

Propos recueillis par Julien Leprovost

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 21:10

                 

 
 
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Etude : l’océan offre 13 solutions pour lutter contre les changements climatiques
 
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Etude : l’océan offre 13 solutions pour lutter contre les changements climatiques
Par Eva Gomez, le 5 octobre 2018
 
 
Une équipe de chercheurs de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et de Sorbonne Université, a publié ce jeudi 4 octobre, un rapport qui évalue le potentiel de 13 solutions fondées sur l’océan afin de lutter contre les changements climatiques.

L’étude « Ocean Solutions Initiative » regroupe, pour la première fois, les solutions apportées par l’océan afin de répondre aux enjeux climatiques. Publié ce jeudi 4 octobre dans Frontiers in Marine Science, ce rapport passe en revue treize solutions et les classe selon quatre catégories : la réduction des causes du réchauffement climatique, la protection des écosystèmes, le contrôle des radiations solaires et la manipulation biologique.

Jean-Pierre Gattuso, chercheur au CNRS, souligne que l’océan est à la fois « acteur et victime du réchauffement climatique », en rappelant qu’il absorbe 93 % de la chaleur et un quart des émissions de gaz carbonique rejetées dans l’atmosphère. « A ce jour, la température de l’eau à la surface des océans a augmenté de 0,8°C, l’acidité de l’océan a augmenté de 30 % et son niveau a augmenté de presque 20 cm », ajoute-t-il. Sans atténuation des émissions de gaz à effet de serre, d’ici 2100, la température des océans aura augmenté de 3,2°C, son pH aura diminué de 0,40 unités (- 0,11 aujourd’hui) et le niveau aura augmenté de 0,9 mètres.

Quatre catégories de solutions

Après avoir analysé plus de 1000 publications scientifiques, les chercheurs ont identifié treize solutions fondées sur les océans pour atténuer les changements climatiques. Cinq de ces solutions ont été identifiées dans la catégorie « réduction des causes des changements climatiques », à savoir : les énergies marines renouvelables, la restauration et la conservation de la végétation et notamment des mangroves, la fertilisation de l’océan – un procédé qui consiste en ajouter du fer pour stimuler la photosynthèse et stocker du CO2 – l’alcanisation (pour lutter contre l’acidification des océans), ainsi que des méthodes hybrides ayant pour but d’augmenter le stockage de CO2 dans les océans. D’autres solutions concernent la protection des écosystèmes existants et consistent principalement en restaurer l’hydrologie ou réduire les pollutions afin de protéger les végétaux. « Ces méthodes n’ont pas un intérêt capital pour diminuer le réchauffement climatique, mais ils possèdent de nombreux co-bénéfices », souligne Jean-Pierre Gattuso.

Une troisième catégorie de solutions regroupe des techniques de géo-ingénierie, afin de contrôler la radiation solaire : on trouve par exemple l’augmentation du pouvoir réfléchissant des nuages et l’augmentation du pouvoir réfléchissant de la surface de l’océan, en produisant une mousse océanique de longue durée. Enfin, le rapport identifie deux solutions de manipulation de l’adaptation biologique et écologique : « il s’agit par exemple de sélectionner les espèces les plus résistantes d’algues symbiotiques, pour assister l’évolution des coraux », explique Jean-Pierre Gattuso. Ou encore de relocaliser certains écosystèmes, notamment les récifs coralliens.
 


Combiner méthodes globales et locales

« Nous avons évalué chacune des solutions identifiées de manière quantitative, selon huit critères, dont leur coût, leur efficacité, leur faisabilité technique, les co-bénéfices qu’elles engendrent ou encore leurs effets collatéraux négatifs », explique le chercheur du CNRS. A partir de cette évaluation, l’équipe a pu établir une classification de ces solutions : certaines sont jugées « incertaines ou risquées ». c’est le cas des solutions de géo-ingénierie, qui « pourraient avoir une grande efficacité au niveau global, mais pourraient également engendrer des effets collatéraux négatifs sur les organismes marins, qui ne sont pas encore clairement identifiés », remarque Jean-Pierre Gattuso. « Par ailleurs, si elles fonctionnaient, ces méthodes seraient un remède sur les symptômes des changements climatiques et non sur les causes », souligne-t-il. Les méthodes de manipulation des écosystèmes sont également incertaines selon les scientifiques. « Leur efficacité est très limité », estime le chercheur : « Un pansement sur une jambe de bois ». Les solutions de protection des écosystèmes (éviter la surpêche, réduire les pollutions, etc.) sont quant à elles jugées « sans regret ». Elles ont un impact local important, sont a priori peu coûteuses et « faciles » à mettre en œuvre, mais « leur efficacité est modeste pour résoudre le problème global », relève l’étude. Enfin, deux solutions sont considérées comme « décisives » : le déploiement à grande échelle des énergies marines renouvelables et la restauration/conservation de la végétation. « Ces solutions n’ont pas d’effets collatéraux significatifs sur les écosystèmes, sont efficaces et possèdent des co-bénéfices importants », martèle Alexandre Magnan, chercheur de l’Iddri.

Avec cette publication, « les chercheurs souhaitent éclairer les décideurs qui se retrouveront début décembre prochain à Katowice (Pologne) pour la COP24 ». Selon eux, « ces options doivent faire l’objet d’une attention particulière de la communauté internationale ». Il s’agirait selon les scientifiques, de réussir à combiner des solutions à impact global et local, en prenant compte de toutes leurs caractéristiques.
 
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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 15:51
 
VIDEO - Comment fonctionne le Giec ?

Lundi 8 octobre, au matin, les experts du Giec présenteront un rapport spécial, consacré aux effets à venir d’une hausse de 1,5 °C des températures. Explications sur le fonctionnement de cette institution hors norme.

► Qu’est-ce que le Giec ?

Le Giec est le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat. Créé en novembre 1988 et basé à Genève, il rassemble des représentants de 195 pays membres. La présidence actuelle est assurée par Hoesung Lee, un économiste sud-coréen. L’institution est surtout connue pour ses rapports sur l’état du monde et des connaissances face aux changements climatiques.

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Ces rapports ne sont pas contraignants pour les États. Mais ces derniers doivent approuver les conclusions des scientifiques en validant le « résumé pour décideurs ». « Un effort est fait pour aller vers plus de clarté, moins de jargon, se félicite la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du Giec. On veut que les résumés soient pertinents aussi pour les citoyens. »

Le budget du Giec, d’environ 6 millions d’euros, provient d’une contribution volontaire des États membres. Avec l’élection de Donald Trump, les États-Unis ont fortement réduit leur allocation. Cela a été partiellement compensé par une hausse des autres dotations. La France finance ainsi le Giec à hauteur d’un million d’euros.

► Comment est établi un rapport du Giec ?

Le Giec a publié cinq rapports depuis 1990. L’idée d’un rapport est d’abord approuvée en séance plénière. Des spécialistes répartis en quatre groupes de travail rédigent alors un projet, qui est revu par les gouvernements et d’autres scientifiques. Après plusieurs allers-retours, le résumé pour les décideurs est adopté en réunion plénière, par un examen mot à mot.

À lire aussi

 

Au total, les rapports sont révisés trois fois et le processus dure deux ans. Chaque rapport représente entre 2 000 et 3 000 pages de textes, appuyées par des milliers d’études scientifiques. Tous les chercheurs – climatologues, océanographes, mais aussi économistes et bien d’autres… – qui s’engagent dans le Giec le font bénévolement.

Les quatre groupes de travail se concentrent sur les aspects scientifiques de l’évolution climatique, sur la vulnérabilité aux changements climatiques et l’adaptation, sur les solutions possibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et, enfin, un dernier groupe spécial est dédié à l’inventaire de ces émissions par États et par secteurs d’activité.

► Que nous apprennent ces rapports ?

Attendu pour lundi 8 octobre, le prochain rapport du Giec s’intéresse aux conséquences possibles d’une hausse des températures de 1,5 °C. Pas moins de 6 000 études venues de 39 pays différents ont été prises en compte pour ce texte. En 2019, deux autres rapports spécifiques sont attendus, sur la situation des glaces et des océans et sur l’usage des sols.

Globalement, les travaux du Giec ont contribué à la prise de conscience du rôle des activités humaines dans le changement climatique et de l’ampleur des bouleversements en cours et à venir. Son activité lui a valu le prix Nobel de la Paix, en 2007.

À lire aussi

 

 

Audrey Dufour

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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 19:54
 
Réchauffement climatique : et si tout se passait plus vite que prévu?
Carcasse de deux bateaux de bois abandonnés
Le lac Poopó, en Bolivie, a été durement affecté par les changements climatiques en conjonction avec l'irrigation pour l'agriculture. Photo : Reuters/David Mercado
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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 16:23
Changement climatique : quelles sont les conclusions (inquiétantes) des experts du Giec ?
Publié le . Mis à jour par SudOuest.fr avec AFP.
Changement climatique : quelles sont les conclusions (inquiétantes) des experts du Giec ?
Stabiliser le réchauffement à 1,5°C exige d'arriver à une neutralité en émissions de CO2 au milieu du siècle.
PETER PARKS / AFP

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) publie un nouveau rapport sur les changements climatiques. Les premières conclusions confirment l’urgence de la situation.

Réunis en Corée du sud, les délégués des États de l’ONU se penchent à partir de lundi sur le dernier rapport des scientifiques du Giec, constat implacable de la montée des dérèglements climatiques et du retard pris pour les contrer.

Soumis à leur approbation, le texte, basé sur 6 000 études scientifiques, met en garde contre des impacts forts à 1,5°C de réchauffement, et liste les options, désormais limitées, pour agir si le monde veut rester sous ce seuil (dont 1°C est déjà acquis du fait des gaz à effet de serre déjà émis). Voici les principaux enseignements.

 
Où en est-on ?

Si les émissions de GES (gaz à effet de serre) générées par l’homme gardent leur rythme actuel, le réchauffement terrestre moyen dépassera +1,5°C (par rapport au niveau préindustriel) d’ici environ 2040. Si toutes ces émissions cessaient immédiatement, il est probable que le monde resterait sous ce seuil critique de 1,5°C. Pour autant, les gaz déjà émis continueraient à eux seuls à générer certains impacts, notamment en termes d’élévation du niveau des mers.

Quels impacts prévus ?

Les risques se trouvent réduits à +1,5°C, par rapport à +2°C, qu’il s’agisse du nombre d’événements extrêmes, de vagues de chaleur dans le monde entier, de précipitations diluviennes prévues dans la plupart des régions, de feux de forêts, d’invasions ou d’extinctions d’espèces, de productivité des océans, de rendement agricole global, ou encore de perte plus limitée du permafrost, les sols gelés des hautes latitudes.

Ces risques seront moindres en particulier si l’on évite de dépasser 1,5° (au lieu de le dépasser pour ensuite faire baisser la température plus tard dans le siècle). Car se rapprocher d’un réchauffement de +2°C aurait des impacts irréversibles sur certaines espèces (plantes et vertébrés). Pour autant, stopper le mercure à 1,5°C d’ici 2100 pourrait ne pas suffire à stopper la déstabilisation des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland, promesses de montée des mers importante dans les siècles à venir.

Sud Ouest
Crédit photo : MARCEL MOCHET / AFP
Que faire ?

Stabiliser le réchauffement à 1,5°C exige d’arriver à une neutralité en émissions de CO2 (issues à 80% de la combustion des énergies fossiles) au milieu du siècle : ne plus émettre dans l’atmosphère plus que ce que nous sommes capables d’en retirer. Tout en réduisant les autres GES, notamment le très réchauffant méthane. Et les chances de succès sont accrues si cela se fait d’ici 2030. 

Le résumé provisoire suggère aussi, dans ses graphiques, que le maximum des émissions mondiales de CO2 soit atteint… en 2020. Alors comment faire ? Il n’y a "pas de réponse simple" à la question de la faisabilité, souligne le Giec. Cela demandera une transition "rapide et vaste", ces 10 ou 20 ans à venir, en matière de systèmes énergétiques, urbains, industriels… 

La plupart des scénarios étudiés par les experts pour rester à +1,5°C, incluent des procédures d’absorption du CO2 (par les sols et forêts notamment). Mais en l’état actuel des connaissances, le captage et le stockage de CO2 à très grande échelle ne sont pas maîtrisés par les industriels. Le plus sûr reste une réduction très rapide des émissions, notent les experts. Le Giec en revanche ne retient pas l’option, très "incertaine", des techniques de manipulation du rayonnement solaire (par exemple via l’envoi d’aérosols dans la stratosphère pour refroidir le climat).  

 
 
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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 18:55

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Une « déclaration d’impact environnemental » demandée par l’administration Trump pour justifier l’annulation de normes plus sévères sur la consommation d’essence des automobiles, conclut que la température moyenne de la planète pourrait augmenter de quatre degrés Celsius d’ici 2100, si les nations du monde continuent d’en faire aussi peu pour réduire leurs émissions.

Révélé jeudi par le Washington Post, le constat a suscité l’étonnement, tant la Maison-Blanche semblait avoir mis le couvercle sur la marmite des scientifiques capables, au sein de l’appareil gouvernemental, de parler de changements climatiques.

Le magazine spécialisé E&E News (Environment and Energy) avait eu vent du même texte en août.

Le constat ne fait l’objet que d’un paragraphe et un tableau au sein de ce document de 500 pages publié discrètement en juillet. Mais tout un chapitre est consacré aux changements climatiques, citant notamment le fait que, si la tendance se maintient, le taux de gaz à effet de serre pourrait dépasser les 750 parties par million en 2100, contre 400 aujourd’hui et moins de 300 pendant toute l’ère pré-industrielle.

Un constat qui, dans les médias, a été analysé de deux façons : soit il s’agit d’une conclusion purement scientifique et donc en contradiction avec les gens qui, à Washington, nient le risque d’un réchauffement climatique, soit il s’agit d’un constat politique de laisser-aller pour justifier l’idée que si les autres pays n’en font pas assez pour lutter contre les gaz à effet de serre, les États-Unis n’ont pas à fournir d’effort non plus.

L’allusion aux normes sur l’essence renvoie aux règles édictées en 2012 sous Obama, en accord avec l’industrie américaine : les automobiles et les camions légers construits après 2020 devront être moins énergivores, et encore moins après 2025. Le gouvernement Trump a affiché son intention d’éliminer ces normes, sous le prétexte qu’elles nuiront à l’industrie automobile.

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28 septembre 2018 5 28 /09 /septembre /2018 21:05
Plan serré de Ralph Wild.
Ralph Wild fête ses 100 ans et veut lancer une mise en garde contre les changements climatiques.  Photo : Renee Kelly
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  • : Le blog de Denis Laforme.
  • : Vise à mieux faire comprendre les changements climatiques, leurs causes et les amorces de solutions possibles. En ce sens, on étudie le réchauffement climatique, le climat, l'effet de serre, les cycles glaciaires-interglaciaires, les économies renouvelables, les économies d'énergie et d'autres sujets connexes.
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