Il est déjà prédit que, suite au réchauffement climatique, le débit du Fleuve Saint-Laurent sera considérablement diminué. En plus d'occasionner des problèmes dans le secteur du transport fluvial, il faut s'attendre à une diminution de la qualité de l'eau provenant des Grands Lacs. Or, la plus grande partie de la population du Québec s'alimente en eau potable dans le Fleuve Saint-Laurent, ce qui rendra la situation problématique.
De plus, il y a fort à parier que, suite au réchauffement climatique, certaines régions des États-Unis seront tentées de puiser davantage dans les réserves d'eau des Grands Lacs. La baisse du niveau des eaux dans le réseau hydrographique du Mississippi pourrait les inciter à dériver un plus grand volume d'eau du Lac Michigan. L'élévation prochaine du niveau des océans pourrait inciter l'état de New-York à dériver les eaux du Lac Ontario. Tout cela ne constituerait évidemment pas une bonne nouvelle pour le Québec.
Quoi qu'il en soit, on sait que l'eau potable sera bientôt une denrée rare sur la planète. Il faudra une fois de plus, faire appel au génie canadien et agir rapidement pendant que nous en avons encore le temps. Cependant, il ne faudrait pas trop tarder.
Il s'agirait de créer le plus grand réservoir d'eau douce de la planète. Après quelques années , sans apport d'eau maritime salée, l'eau du réservoir d'Hudson deviendrait potable et pourrait combler les besoins d'une grande partie de la population mondiale. L'or noir cédera sa place à l'or bleu. Après l'étude de faisabilité, il sera établi si il est plus rentable de bloquer la sortie des eaux de la Baie d'Hudson par un barrage entre le nord-est de la Baie d'Ungava et la Terre de Baffin, plus un plus petit barrage au nord de la Péninsule de Melville; ou plus bas entre Ivujik et l'Île Southampton en passant par l'Île Nottingham, plus un petit barrage au nord de l'Île Southampton (un doute subsiste au sujet de la composition des fonds marins dans cette deuxième option).
Le projet semble ambitieux, voire irréalisable, mais aux grands maux les grands remèdes. Ces barrages permettraient d'exploiter les marées et pourraient également constituer la base d'autant d'éoliennes qu'il est possible d'y installer. Dans le cas où on choisirait de fermer la Baie d'Hudsan au nord-est de la Baie d'Ungava, on pourrait en même temps procéder à l'exploitation hydroélectrique de la Rivière George et de la Rivière à la Baleine.
Toute cette énergie électrique serait acheminée vers le sud, via une ligne de transport à haute tension qui serait d'autant plus justifiée. On pourrait apporter une autre innovation. Sur cette ligne, on pourrait remplacer les pylônes par autant d'éoliennes qui, elles-mêmes, supporteraient les câbles tout en produisant de l'énergie. C'est audacieux, mais Québec sait faire.
Les États-Unis seraient preneurs pour cette énergie. Ils sont contestés pour ne pas avoir endossé le Protocole de Kyoto, la pression est croissante. Ils ne pourront pas refuser cette énergie renouvelable en remplacement de l'énergie qu'ils produisent à partir des combustibles fossiles (surtout le charbon).
Les bénifices de la fermeture de la Baie d'Hudson ne résident pas seulement au niveau de la production d'électricité ou au niveau de la création d'un immense réservoir d'eau éventuellement douce. Le fait de bloquer la sortie de la Baie d'Hudson permettrait de contrôler l'apport en eau douce vers l'Atlantique-Nord et ainsi d'empêcher, en partie, le ralentissement du Gulf Stream.